Heurs et malheurs de la visio en philo

Ce mercredi 20 janvier 2021, La Fabrique Philosophique organisait son premier événement public : 

Le numérique, c’est fantastique ? – heurs et malheurs de la visio en philo.

Après-midi d’étude et de pratique autour des TICE, de leurs applications aux pratiques philosophiques et aux cours de philo (et citoyenneté), et des victoires et déboires rencontrés par celles et ceux qui s’y sont essayé·e·s.

Derrière le titre facétieux de cette après-midi, transparaît notre ironie à l’égard des TICE, fondée sur nos expériences numériques, souvent plus enthousiastes qu’efficaces.  Soucieux·se·s d’entretenir un regard critique sur les TICE, nous n’en sommes pas moins désireux·se·s d’en mesurer les apports de façon précise : nous les prenons donc avec des pincettes, curieuses et régulièrement affûtées. 

Cette après-midi est donc une de ces occasions d’affûter nos pincettes, après la première rencontre de novembre 2019 et l’enquête de septembre 2020.
 
La question que nous chercherons à déplier est « Que fait l’outil (numérique) à la pensée ? ».
Nous souhaitions créer ici l’occasion d’une réflexion collective qui aille pointer dans les détails les apports et dérives philosophiques possibles d’un passage par la visio : chacun·e devant son écran, avec micro et caméra, comment philosophons-nous ? Que se passe-t-il quand la pensée est médiée par une application de visioconférence, quand on ne voit des autres qu’une série de petits visages (voire de lettres), quand on n’entend d’ell·eux qu’une voix entrecoupée ? Qu’y gagnons-nous (par exemple en proximité quand les caméras sont allumées et qu’on voit les autres en gros plan, en lenteur tant il faut expliciter les tours de parole, en écoute tant il est impossible de bavasser avec le voisin…), qu’y perdons-nous (en temps de connexion, en qualité audio/vidéo, en non-verbal, en expérience commune…) ? La pensée philosophique est-elle encore possible ? Quels sont les effets de ce détour ?
Nous partirons avec Guillaume Lejeune du travail très complet qu’il a entrepris dans l’article Les ateliers philo 2.0, opportunité ou pis-aller ?, paru dans le Diotime n°86. Nous tenterons ensuite de prolonger collectivement son geste, à propos des usages précis que les intervenant·e·s nous proposeront de la visioconférence.

Nos trois intervenant·e·s du jour (Jérôme Foguenne, Michel Tozzi, Anouchka Wyss) nous feront vivre un atelier, un cours ou un exercice, et nous chercherons à pointer, à partir des usages précis que les intervenant·e·s nous proposeront de la visioconférence :

1) les gestes particuliers à l’animation à distance ;
2) les difficultés vécues qui y sont imputables ;
3) les aspects du dispositif présenté qu’il·le·s auront considérés comme les plus aidants.
 
Un autre texte qui aura servi de socle à la réflexion :
– Elisabeth Golinvaux, Michel Tozzi, Catherine Vermand, Dorothée Pierret, animateurs d’ateliers philo, Quelques remarques sur les discussions à visée philosophique virtuelles avec des enfants et des adultes, Diotime n°85.

Les interventions :

Guillaume Lejeune

Introduction

Le kialo

Récapitulatif des "premières prises de paroles", et des éléments pointés ensuite dans l'après-midi.

Jérôme Foguenne

Création de cours GoogleDocs

La visioconférence fait-elle accélérer la pensée ?

Anouchka Wyss

Discussion MindMeister

Est-ce que la forme influence le contenu ?

Le compte-rendu :

À paraître dans la revue Diotime

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