Le dossier Recherche et réflexion – Spécial “Politiques de l’évaluation” paru dans le dernier numéro de Diotime (n°90) réunit 3 interventions ayant eu lieu à l’Université de Liège le 5 mai 2021 au sein de la journée d’étude et de pratique « Politiques de l’évaluation », organisée par la Fabrique philosophique (Service de Didactique de la philosophie de l’ULiège/PhiloCité).
Préparée en connivence avec 5 étudiants du Master en philosophie à finalité didactique (merci Tom, Samuel, Pierre, Théo, Simon), cette journée visait à nous faire réfléchir collectivement sur les enjeux éthiques et politiques de l’évaluation, à la lumière de la crise du COVID, qui venait de perturber lourdement plusieurs sessions d’examens, entraînant une perte de repères et un questionnement de fond chez les étudiants comme chez les enseignants — et divisant fortement l’opinion.
L’intervention de Bruno Leclercq, « (Comment) Peut-on évaluer en contexte de crise sanitaire et de confinement ? », retrace, par le biais d’un exercice d’argumentation, une cartographie des divers positionnements qui ont été défendus en matière d’évaluation à l’Université de Liège en mai et juin 2020, en pleine crise COVID.
Gaëlle Jeanmart (« Faut-il évaluer objectivement ? Petite philosophie de l’évaluation ») s’interroge quant à elle sur la prétention des évaluateurs, à l’école comme dans d’autres pans de la vie sociale, à s’effacer derrière des normes soi-disant objectives, censées garantir l’équité.
Aurore Compère et Anne Herla (« Évaluer en philosophie comme un critique d’art ? ») prolongent ce mouvement en tentant de proposer un contre-modèle, issu des réflexions de Dewey sur le critique d’art, pour penser une évaluation scolaire qui récuse les normes transcendantes et fasse droit à la subjectivité, sans céder à un pur impressionnisme.