Le clown partage avec le praticien en philosophie un certain nombre d’attitudes qui tranchent avec la position de maîtrise de l’enseignant : le goût pour la surprise, l’aporie, le trouble ; l’accueil du déséquilibre comme source de mouvement ; le lien aux émotions comme moteur de la pensée ; l’aveu des difficultés comme ressort comique et pédagogique… Nous soutenons que ces caractéristiques dessinent une éthique commune, celle d’une ouverture à la vulnérabilité, que le clown exacerbe. Nous tenterons de déterminer si une pratique clownesque régulière peut développer chez le futur enseignant en Philosophie et citoyenneté une sensibilité à cette éthique particulière et quels en seraient les éventuels effets concrets sur l’animation de discussions philosophiques en classe et sur leur réception par les élèves. Nous nous baserons pour cela sur une expérience proposée aux étudiants en didactique de la philosophie à l’Université de Liège, liant ateliers clowns et stages d’enseignement.
Partenaire : Carlos Bustamante, clown & formateur (Collectifs Parasismique, L’Intime Collectif et Collectif 1984).
Anne Herla a été invitée par le collectif québécois D-Phi le 25 janvier 2024 pour raconter cette expérience lors des conférences de midi : « Formation au dialogue philosophique et pratique clownesque ». A écouter ici.
Un article est paru au printemps en mars 2024 : « Plonger dans le trouble. Clown et enseignement de la philosophie« . Éthique en éducation et en formation – Les dossiers du GREE, n°15, « La philosophie pour enfants et l’éducation à l’éthique : regard sur la diversité théorique et pratique ».
Photo : Frédéric Evrard