Lorsqu’il s’agit d’enseigner la philosophie, une multiplicité d’auteurs, de courants et de concepts classiques semblent incontournables : comment parler de liberté sans évoquer Sartre ? peut-on parler de subjectivité sans aborder le cogito cartésien ? etc. Mais l’accessibilité de telles notions, notamment auprès des plus jeunes, ne va pas de soi. Au contraire, elle constitue un véritable défi didactique. Le présent chantier entend se confronter à ces questions par une voie détournée : celle des histoires qui imprègnent l’Histoire de la philosophie. En prenant au sérieux la polysémie de ce terme, il s’agira d’explorer les vertus pédagogiques des différents procédés narratifs employés par les philosophes de la tradition. Aux côtés des systèmes et des traités philosophiques décourageants de complexité et d’abstraction se trouvent en effet bien d’autres techniques dont la portée heuristique mérite réflexion : fictions, anecdotes, autobiographies, exercices spirituels et personnages conceptuels en constituent un échantillon.