2.1.2. Éthique et technique

J’ai abordé l’UAA Éthique et technique avec mes élèves de Pitteurs (5èmes techniques et professionnel-le-s) autour des usages du smartphone.

[cahier à venir rapidement]

Activité 1 – Sur-Fake

La série de photos Sur-Fake, réalisée par Antoine Geiger en 2017 m’a servi à réaliser un premier bilan après avoir travaillé avec elleux la problématisation. À partir de l’image qui leur était attribuée – différente de celles de leurs voisin-e-s –, iels devaient me rédiger une problématisation en vingt lignes.

Les consignes étaient les suivantes (au tableau) :

  1. Décrire le plus fidèlement et complètement possible l’image reçue.
  2. Indiquer ce qui, dans l’image, vous pose problème.
  3. Tirer de ce problème une question philosophique.
  4. Prendre position par rapport à cette question.

Les indicateurs de correction (au bas de leur feuille) :

  1. La description est complète et adéquate.
  2. L’éléments problématique choisi est pertinent.
  3. La question formulée est adéquate par rapport à l’image décrite, et philosophique.
  4. L’argumentation est structurée, cohérente et valide.

Activité 2 – Are you lost in the world like me ?

Une de mes élèves, à l’issue de l’activité 1, m’a parlé de cette vidéo. N’ayant pas encore préparé le reste du cours, je l’ai donc intégrée à la suite. Le lien avec les images problématisées est en effet assez évident pour que la transition leur paraisse logique.


Je leur ai demandé de relever le message que Moby cherche à faire passer, à partir de la projection de la vidéo et de la lecture de la traduction des paroles. Difficile pour elleux de saisir le sens de toutes ces images qui se suivent, l’élément qui les a le plus marqué est le suicide de la jeune femme harcelée. J’ai donc dû reprendre le clip élément par élément, presque plan par plan, pour faire émerger les différents messages, afin que leur synthèse soit plus fidèle à l’ensemble de la vidéo. Un peu d’éducation aux média dans la foulée, donc.

Activité 3 – Les usages du GSM et les besoins auxquels ils répondent.

Toujours histoire de suivre le fil du smartphone – et pas du cyber-harcèlement –, l’article  suivant leur demandait de s’interroger sur l’aspect plutôt connectant ou gênant de leur smartphone, et sur ses possibilités libérantes ou asservissantes. La servitude étant un concept qui leur est étranger, ma présence pour le leur expliquer n’était pas de trop. Un petit test sans prétention traduit d’une étude anglophone sur l’addiction aux smartphones leur a permis de se situer globalement par rapport à cette question (mon smartphone est-il un outil à mon service, ou suis-je un outil au sien ?).

L’article suivant concerne leur usage du smartphone, à travers deux aspect : à quoi sert le smartphone, et à quels besoins il répond. Là encore, à elleux d’identifier quels besoins leur smartphone leur permet de combler.

Activité 4 – Petit-e-s poucet-te-s ?

Histoire de colorer un peu ce tableau fort sombre, la fin de la séquence vise plutôt à dégager les aspects positifs du smartphone. Tout d’abord via la lecture d’un extrait de Michel Serres, plutôt positif concernant l’avénement de la révolution numérique – dont les smartphones. Un exercice visant à « lire, comprendre et analyser un texte philosophique », toustes ensemble.

Activité 5 – Transposition : outil politique ?

Enfin, pour en finir avec tout ça, après un bref rappel de la ligne conceptuelle suivie (smartphone rend addict, asocial, insensible à ce qui nous entoure, nous asservit, mais permet de combler certains besoins, a totalement modifié le monde dans lequel nous vivons en facilitant bien des choses, notamment l’apprentissage), le travail d’intégration est de transposer tout ça en

  • Explicitant l’impact des NTIC sur nos libertés et notre responsabilité
  • Justifiant un comportement responsable par rapport aux NTIC

via l’exemple du Printemps Arabe.

Je leur ai montré le début de cette vidéo :

En leur expliquant ce que dit Peter Gabriel, soit, en français :

 » C’est étrange qu’aujourd’hui nous ayons en poche un petit appareil qui, pour la première fois, peut nous connecter, très rapidement, à plus ou moins n’importe qui sur la planète. On commence à peine à avoir une idée d’à quel point ça pourrait changer presque tout au monde tel que nous le connaissons. Et pour ces jeunes personnes qui, autour du monde, se battent contre l’oppression et l’injustice, et qui se sont toujours senties prises au piège, isolées, par les frontières nationales, soudain il y a des failles partout, elles se sentent connectées. Si elles sont dans le monde Arabe, elles se sentent faire partie d’un mouvement, d’un mouvement planétaire…  Nous espérons que ça changera, que ça transformera la politique, le pouvoir des peuples, et que ces personnes qui ont réellement le courage de risquer leur vie pour leur peuple n’auront pas à mourir comme ce jeune homme est mort en Afrique du Sud, en 1977. Son nom était Steven Biko. »

Nous avions à disposition des ordinateurs, leur tâche était donc dans un premier temps de faire des recherches sur le Printemps Arabe et le rôle des smartphones. J’aidais celleux qui avaient plus de difficultés, notamment en les envoyant sur ce site, parfois en faisant les liens qu’iels ne parvenaient pas à faire, entre réseaux sociaux et smartphones par exemple. Iels devaient d’abord répondre à la question « Quel impact les smartphones, ou plus largement les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), ont-ils eus sur l’ampleur des événements du Printemps Arabe ? » histoire de voir ce qu’iels en avaient compris.

Puis iels devaient, en répondant à la question « Au vu de ce qui précède et de ce qui a été vu pendant le cours, penses-tu que le smartphone puisse être considéré comme un outil politique ? », réutiliser tout ce qui a été vu précédemment afin de formuler une argumentation la plus complète et adéquate possible.

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C’est une affaire pour… le parlement des choses !

Une séquence pour clôturer l’UAA313 Bioéthique sur un élargissement des problèmes concernés : bien-être animal, reconnaissance juridique des écosystèmes et inclusion des non-humains dans les processus décisionnels sont au programme des réflexions insufflées par ces trois séances insuffisantes mais nécessaires par bien des aspects.

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